ue veut dire INCI ? Comment lire et comprendre une liste INCI ?

Comment lire une liste INCI ?

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INCI ? Hein, qui ?

 

Depuis 1998 en Europe, les fab­ri­cants de cos­mé­tiques sont som­més d’afficher sur leurs embal­lages la liste des ingré­di­ents (aus­si appelée liste INCI) que con­ti­en­nent leurs produits.

Mais haaaalte làà !

Ils se sont soumis à la règle, mais qui dit que cela sera facile ?

Alors con­som­ma­teur, arme-toi de tes belles paires d’yeux/lunettes ou de ton smart­phone scan­neur. Car déjà, il va fal­loir par­tir à la recherche de cette fameuse liste.

 

décrypter les cosmétiques
Let’s take a look

En effet, sur l’emballage les ingré­di­ents sont sou­vent écrits en tout petit.

Il faut bien laiss­er une large place à la touche mar­ket­ing: *Demain vos rides auront dis­paru mes­dames et messieurs, lisez bien ceci et ne faites pas atten­tion à la liste écrite en tout petit petit tout en bas, au fin fond du fla­con*.

Mais si, mais si mes­dames et messieurs, c’est l’information la plus impor­tante ne la loupez surtout pas !

Et ce n’est pas parce que la vendeuse Sepho­ra vous dit qu’elle con­tient un mélange d’actifs naturels (à quel pour­cent­age svp ?) qu’il faut acheter votre crème les yeux fermés.

Com­mençons par le sigle INCI, qui sig­ni­fie Inter­na­tion­al Nomen­cla­ture of Cos­met­ic Ingre­di­ents ou en français Nomen­cla­ture Inter­na­tionale des Ingré­di­ents Cos­mé­tiques.

(Au pas­sage ça se dit « Ine­ki » et non « Inssi » au cas où 😜).

En bref, c’est l’appel­la­tion don­née à un ingré­di­ent cos­mé­tique et qui per­met de l’identifier n’importe où dans le monde.

Par exem­ple l’eau sera désignée par le terme AQUA.

Donc lorsque les fab­ri­cants met­tront de l’eau dans leurs pro­duits, ils seront oblig­és de men­tion­ner AQUA dans la liste des ingrédients.

Pas Water, pas H2O, ni liq­uide trans­par­ent, mais bien AQUA qui est l’INCI approprié.

Ok c’est bien, cela per­met à tout le monde de com­pren­dre la même chose et d’uni­formiser le « lan­gage cosmétique ».

Cepen­dant les langues util­isées sont le latin pour les ingré­di­ents naturels *super une langue morte*, et l’anglais *Yes, sir* pour les sub­stances chimiques.

Et con­cer­nant ces dernières, les noms à ral­longe tel que Eth­yl­hexyl Methoxycin­na­mate (qui est un fil­tre UV) ne don­nent claire­ment pas d’indication sur la nature et la fonc­tion de l’ingrédient.

Et là je vois les profs de chimie dire « mais si ça saute aux yeux voyons » ! Haha. Cœur sur vous 😘.

Mais pas de panique! Actuelle­ment il est devenu plutôt facile de com­pren­dre une liste d’ingrédients.

Notam­ment grâce à la tech­nolo­gie et aux nom­breuses per­son­nes qui se sont penchées sur le sujet pour nous faciliter la tâche.

 

Que comprend une liste INCI ?

Les ingré­di­ents de la liste INCI sont présen­tés par ordre décrois­sant. Les dif­férents ingré­di­ents sont séparés par une virgule.

Au début de la liste nous avons donc les sub­stances présentes en grande pro­por­tion, et à la fin tout ce qui est inclus en petite quantité.

  • En général, le pre­mier ingré­di­ent d’un pro­duit cos­mé­tique est l’eau. Et en quan­tité très importante.

Mes­dames et messieurs vous pou­vez acheter jusqu’à 70–80% d’eau dans vos crèmes, gels, sérums… L’eau per­met de véhiculer tout ce qui est extraits végé­taux aque­ux, act­ifs etc…

Elle donne aus­si le côté frais et léger à la formule.

eau en cosmétique
I love AQUA !

Les pro­duits de maquil­lage en revanche n’en con­ti­en­nent pas ou peu (baumes, rouge à lèvres, fards…).

  • Vient ensuite tout ce qui est « phase grasse » ou « par­tie huileuse », car il faut bien nour­rir notre peau et la ren­dre douce.

C’est dans cette par­tie que l’on peut retrou­ver les huiles végétales.

Ex : Sim­mond­sia chi­nen­sis seed oil est l’IN­CI de l’huile de jojoba.

Mais il peut y avoir égale­ment des huiles minérales issues de la pétrochimie comme l’huile de paraf­fine, dont l’IN­CI est Paraf­finum Liq­uidum (dédi­cace NIVEA).

  • Ensuite on retrou­ve les ten­sioac­t­ifs, qui per­me­t­tent de lier la phase aque­use et la phase grasse.

Les déter­gents qui per­me­t­tent de « capter les saletés » dans nos gels douch­es et sham­po­ings appar­ti­en­nent à cette catégorie.

Leurs INCI se ter­mi­nent sou­vent par le suf­fixe –ATE.

Ex: Glyc­eryl stearate, Sodi­um Cocoyl Glu­ta­mate sont des émul­sion­nants doux et d’origine naturelle. En revanche, Lau­reth sul­fate et PEG-100 stearate sont des sub­stances chim­iques irri­tantes que je ne flat­te. *Petite rime 😉*

  • Puis, on rajoute tous les ingré­di­ents qui per­me­t­tent de don­ner une tex­ture par­ti­c­ulière à la for­mule tel que les géli­fi­ants et épais­sis­sants (ex: Xan­thane naturel, Acry­lates synthétique)…

 

  • Enfin, au bout de la liste INCI on retrou­ve en général les con­ser­va­teurs, les col­orants qui com­men­cent par “CI”, et les sub­stances par­fumantes.

 

Par con­tre le pour­cent­age de chaque ingré­di­ent n’est pas indiqué (et ne le sera jamais je pense), pour respecter les secrets de fabrication.

Notons que tous les ingré­di­ents présents à moins de 1% dans la for­mule peu­vent être cités dans n’importe quel ordre.

Donc si on a 0,1 % d’extrait de plante rare du Brésil et 0,9% de con­ser­va­teur, dans la liste l’extrait de plante rare peut être cité avant le con­ser­va­teur. Et dans notre logique nous allons penser qu’il y a bien sûr beau­coup plus de cet extrait que de conservateur.

Il fal­lait bien qu’on se laisse bern­er quelque part 🙂.

Et main­tenant, voyons un exem­ple con­cret de liste INCI pour rigol­er un peu.

 

Amusons-nous un peu, décryptons la vérité.

J’ai choisi en exem­ple un gel douche qui a pri­ori sonne “tout mignon”.

Il est tout vert avec des images de jolies noix de coco et de fleurs, vient de la mar­que “Les petits bains de Provence”. *Humm ça sent le Sud*.

Il s’appelle apparem­ment « Monoï » *hum­mm ça sent encore plus le Sud Sud*, sans savon, enrichi en gly­cérine végé­tale (ça com­mence à sen­tir un peu l’arnaque car la gly­cérine végé­tale il y en a dans qua­si­ment tous les cosmétiques). 

Fab­riqué en Provence, sans paraben, sans huile de palme, sans graisse ani­male. Wawawaww on applau­dit le marketing.

Regar­dons de plus près.

 

gel douche monoï
La liste INCI de mon gel douche au Monoï

 

  • Bon en pre­mier on a l’eau ce qui est logique. Puis déjà en deux­ième posi­tion Tadaaa, du Sodi­um Lau­reth sul­fate : ten­sioac­t­if syn­thé­tique et irri­tant. Rien que ça.
  • Ok les 3 ingré­di­ents suiv­ants sont accept­a­bles: un ten­sioac­t­if, de la gly­cérine, du sel, puis après on retrou­ve… encore du Lau­reth ! Il faut croire qu’ils aiment ça.
  • Ensuite, du Par­fum. Ce qu’il faut savoir c’est que le terme Par­fum peut englober toutes les sub­stances par­fumantes synthétiques.

Les fab­ri­cants encore une fois veu­lent garder leurs secrets de fab­ri­ca­tion, pour ne pas que d’autres « repro­duisent » leur fragrance.

Donc évitez autant que pos­si­ble les cos­mé­tiques avec le terme Par­fum car cet INCI peut con­tenir des cochon­ner­ies. Les cos­mé­tiques naturels sont générale­ment par­fumés avec des huiles essen­tielles dont le nom est en latin (ex : Cym­bo­pogon mar­ti­ni oil qui est l’INCI de l’huile essen­tielle de palmarosa).

  • Ensuite le Decyl glu­co­side est un ten­sioac­t­if mous­sant à base de sucre et doux pour la peau donc ok. Les 2 con­ser­va­teurs qui suiv­ent ont le mérite d’être autorisés par les labels BIO et l’acide cit­rique également.
  • Mais qui vient après ? Notre EDTA ! Sa fonc­tion est de con­tribuer à la sta­bil­ité des for­mules. Il n’est pas nocif en soi mais irrite forte­ment les yeux et per­siste dans l’environnement. En effet il est peu biodégrad­able, se lie aux métaux lourds et pol­lue les eaux.
  • Le Polyquater­ni­um qui suit n’est pas joli joli non plus car il est irri­tant et non biodégrad­able. A la fin nous retrou­vons encore un con­ser­va­teur accept­able, et des colorants.

Donc au final, mon gel douche au Monoï ne con­tient pas de Monoï !

Si c’était le cas on aurait dû voir appa­raître les INCI Cocos nucifera oil (huile de coco) et Gar­de­nia tait­en­sis flower extract (la fameuse fleur de Tiaré de Tahiti).

Le monoï est donc seule­ment “rap­pelé” par le parfum.

Par ailleurs, mon gel douche est donc poten­tielle­ment irri­tant et risque de pol­luer l’environnement. 👍Tout va bien !

Ok il est dans ma salle de bains parce qu’on me l’a offert 😜 Mais je ne blâme pas la per­son­ne qui me l’a don­né, le Green Wash­ing a bien été étudié pour ce produit.

En plus je con­fesse que je suis en pleine muta­tion Green Beau­ty et que j’ai des pro­duits entamés que je me résous à terminer.

 

Comment faire pour reconnaître les mauvais ingrédients ?

Pas de panique, il existe désor­mais plusieurs appli­ca­tions et sites qui per­me­t­tent de décrypter les listes INCI et not­er les cosmétiques.

Les appli­ca­tions les plus con­nues sont INCI Beau­ty et Yuka.

Il suf­fit de ren­tr­er le nom et la mar­que de son pro­duit et/ou de le scan­ner, et hop on a une nota­tion qui met en évi­dence les mau­vais candidats.

Atten­tion cepen­dant, cer­taines sub­stances chim­iques sont mal notées sans qu’il y ait de preuves de leur toxicité.

Et ce n’est pas parce qu’une sub­stance est naturelle qu’elle est inof­fen­sive. Les huiles essen­tielles peu­vent être dan­gereuses si on ne les dose pas avec parcimonie !

Les sites Inter­net qui com­por­tent des glos­saires INCI sont La vérité sur les cos­mé­tiques, Le fla­con, L’Observatoire des Cos­mé­tiques.

Il suf­fit de chercher l’INCI de l’ingrédient, et hop sa nat­u­ral­ité ain­si que sa fonc­tion dans la for­mule sont décryptés.

Si on n’a pas tout cet atti­rail sur soi, il y a une méth­ode que j’apprécie également.

C’est celle de Julien Kaibeck le fon­da­teur de Slow Cos­mé­tiques. Elle est sim­ple et efficace :

  • En général tous les ingré­di­ents en majus­cule sont à éviter car issus de la chimie lourde : PEG, PPG, EDTA, BHT…
  • Tout ce qui se ter­mine par –CONE (aha je vous vois rire d’ici) sont des sil­i­cones. Elles sont mau­vais­es pour l’environnement (dime­thicone, lau­ryl­me­thicone, cyclomethicone…).
  • Ce qui se ter­mine par –SILOXANE aus­si sont des sil­i­cones (cyclopen­tasilox­ane, cyclohexasiloxane…).

 

En conclusion…

Pour finir cet arti­cle pas­sion­nant, qui je l’espère n’a pas été trop long pour vous, une liste INCI est donc la liste par ordre décrois­sant des ingré­di­ents d’un pro­duit cosmétique.

Si on ne maîtrise pas le latin (non con­naître Despaci­to par cœur ne nous aidera pas ici) + la chimie + l’anglais, on peut tou­jours chercher via des sites ou des applis la sig­ni­fi­ca­tion de tout ce charabia.

Pour aller plus loin, il est intéres­sant de regarder égale­ment le côté éthique de notre produit.

Par exem­ple, les extraits naturels sont-ils issus du com­merce équitable ? L’huile de soja ou la poudre de maïs sont-ils bien sans OGM ? Mon pro­duit est-il cer­ti­fié BIO?

On peut tou­jours creuser si on le veut 😎, et nous creuserons dans de prochains arti­cles promis !

Sur ce je vous souhaite une belle journée/soirée, si vous avez des ques­tions n’hésitez pas à commenter.

J’allais oubli­er, si cela vous a plu, je décrypterai d’autres pro­duits à l’instar de mon petit Gel Douche de Provence…

À très bientôt !

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2 commentaires sur “Comment lire une liste INCI ?

    1. Salut Caro, super mer­ci beau­coup pour ton com­men­taire ça me fait telle­ment plaisir 😍!!! Si tu as des ques­tions je suis là et puis si tu pens­es que ça peut intéress­er des gens de ton entourage n’hésite pas à partager 😊. A plus dans d’autres articles !

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