Formuler pour les nouveaux consommateurs vigilants

Formuler pour les nouveaux consommateurs vigilants: mon retour sur la Journée d’échanges organisée par COSMED

Si c'est la première fois que vous êtes ici c'est que la beauté naturelle vous intéresse. Dans ce cas, vous voudrez sans doute mon guide gratuit pour vous mettre à la beauté naturelle en 5 étapes.

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Les nou­veaux con­som­ma­teurs vig­i­lants ne lais­sent pas le secteur des cos­mé­tiques en reste. Armés d’appli­ca­tions qui scan­nent les for­mules, de sus­pi­cions quant aux molécules de syn­thèse et au fait de toutes les polémiques, ils font trem­bler l’industrie.

 

Au secours les Nouveaux Consommateurs Vigilants arrivent!
Au sec­ours les Nou­veaux Con­som­ma­teurs Vig­i­lants arrivent!

 

L’urgence cli­ma­tique et l’hécatombe plas­tique con­tribuent égale­ment à cet élan de vigilance.

Mon pro­duit est-il sain pour moi, mes proches et pour la planète ? Telle est la ques­tion que se posent désor­mais ces nou­veaux con­som­ma­teurs vig­i­lants (appelons-les les N.C.V 😉).

C’est dans ce con­texte que COSMED (Asso­ci­a­tion des PME de la fil­ière Cos­mé­tique) a organ­isé une journée d’échanges sci­en­tifiques et tech­niques le 27 sep­tem­bre 2019 afin d’informer au mieux les indus­triels et d’échang­er sur le sujet.

Ayant eu l’op­por­tu­nité d’as­sis­ter à cette journée, je vais vous faire un résumé des con­férences et vous don­ner mon avis et mon ressen­ti sur cette journée.

En effet, je pense qu’il est néces­saire de savoir ce qui se passe de l’autre côté du miroir, et com­ment les indus­triels voient cette vague de vig­i­lance inon­der le marché.

Divers points ont été abor­dés. Les ten­dances et les nou­velles attentes des con­som­ma­teurs, la trans­parence, les alter­na­tives naturelles, la biodégrad­abil­ité et les labels

Un pro­gramme riche et intéressant !

 

⚠ Attention les consommateurs vigilants bousculent les tendances !

Déjà je peux vous dire qu’après les inter­ven­tions sur les attentes des con­som­ma­teurs (notam­ment celle très intéres­sante de Pas­cale Brousse fon­da­trice de Trend Sourc­ing), une chose est sûre…

Désor­mais les indus­tries doivent s’adapter!

Et c’est une vic­toire car les mar­ques ne peu­vent faire machine arrière. Cela fait plaisir de con­stater qu’­ef­fec­tive­ment, les con­som­ma­teurs ont du pou­voir sur les indus­tries, même si les choses ne vont pas aus­si vite qu’on le souhaiterait.

 

Green what's next Pascale Brousse Trend Sourcing
L’in­ter­ven­tion cap­ti­vante de Pas­cale Brousse fon­da­trice de Trend Sourcing

 

D’après une enquête réal­isée par 3 experts de la ten­dance beauté mon­di­ale (Trend Sourc­ing, Boost­In­nov, Infor­ma­tion & Inspi­ra­tion), les con­som­ma­teurs veu­lent se sen­tir engagés dans leurs achats. Même si la notion de “Clean cos­met­ic” est floue, c’est donc surtout une trans­parence et un engage­ment des mar­ques pour la planète qui doit désor­mais transparaître.

En effet, les N.C.V n’ont plus con­fi­ance au gou­verne­ment et aux autorités. Ils souhait­ent agir par eux-même notam­ment via leurs achats.

 

“How Dare You ??” — Gre­ta Thunberg

 

Ain­si, ces 12 derniers mois, 50% des con­som­ma­teurs de pro­duits de beauté au Roy­aume-Uni auraient ori­en­té leurs achats vers des cos­mé­tiques d’orig­ine naturelle!

C’est un fait, la beauté Green devient de plus en plus abor­d­able. Notam­ment avec les grands groupes qui s’y met­tent. A l’ex­em­ple du rachat de Log­o­na par L’Oréal, qui a égale­ment sor­ti sa mar­que La Provençale Bio.

Je ne vous cache pas que même si cela con­tribue à pro­mou­voir la beauté naturelle, le fait que ces grands groupes jouent sur les deux tableaux (con­ven­tion­nel et green) ne me plait pas.

 

🔎 La traçabilité: une autre forme d’engagement

Par ailleurs, la trans­parence, notam­ment sur la prove­nance et la traça­bil­ité des matières pre­mières est un critère d’engagement.

C’est le pari que s’est lancé Guer­lain en parte­nar­i­at avec Prod­uct DNA. Leur plate­forme Bee Respect affiche le lieu de prove­nance de leurs ingrédients.

 

la plateforme bee respect de guerlain pour la creme orchidee imperiale black
La plate­forme Bee Respect de Guer­lain pour la crème Orchidee Impéri­ale Black

 

Ain­si, mal­gré le fait que leurs pro­duits con­ti­en­nent des ingré­di­ents syn­thé­tiques, leur trans­parence touche cer­tains N.C.V.

En effet, la démarche de mon­tr­er que l’on n’est pas par­faits mais que l’on fait des efforts con­stants est appré­ciée. Sans oubli­er leur fond de teint à 97% d’o­rig­ine naturelle sor­ti cette année.

Per­son­nelle­ment, je trou­ve cela hon­nête, mais insuff­isant. Des for­mules tracées ET d’o­rig­ine naturelle seraient l’idéal.

Cepen­dant, je peux com­pren­dre qu’il est dif­fi­cile pour les grands groupes de mod­i­fi­er toutes leurs for­mules du jour au lende­main. Mais le temps presse, et pour ma part je me tourne vers les mar­ques déjà naturelles 😊🌿!

Atten­tion quand même, la traça­bil­ité et le Fair Trade sont aus­si à sur­veiller de près chez les mar­ques naturelles…

 

🌿 La biodégradabilité: comment palier au problème du plastique ?

La biodégrad­abil­ité est égale­ment un critère d’engage­ment des mar­ques. C’est l’un des sujets qui a été le plus décor­tiqué durant cette journée de con­férences. Il faut dire que la pol­lu­tion envi­ron­nemen­tale et les scan­dales sur le plas­tique n’en finis­sent pas.

Et même si une biodégrad­abil­ité “opti­male” n’est pas une oblig­a­tion en cos­mé­tique, elle est de plus en plus remise en ques­tion par les nou­veaux con­som­ma­teurs vigilants.

Par ailleurs, que sig­ni­fie vrai­ment le terme “biodégrad­abil­ité” ?

Selon le Jour­nal Offi­ciel des lois et décrets une sub­stance biodégrad­able est une sub­stance “qui se décom­pose en élé­ments divers sous l’ac­tion d’or­gan­ismes vivants”.  Les élé­ments fin­aux obtenus de cette dégra­da­tion doivent être des molécules sim­ples (gaz car­bonique, eau, sels minéraux etc…)

Il est évi­dent que cer­tains embal­lages plas­tiques ne cor­re­spon­dent pas du tout à cette définition.

Cepen­dant, les embal­lages con­tribuent-ils en majorité à l’impact envi­ron­nemen­tal d’un pro­duit ? La réal­ité est toute autre, expliquée avec dynamisme par Claire Pel­leti­er, chef de pro­jet éco-con­cep­tion embal­lages chez CITEO.

En vérité, il n’y con­tribuent qu’à 10%!

La for­mule du pro­duit est donc à regarder égale­ment de près en ter­mes de biodégrad­abil­ité. En effet, il est pri­mor­dial d’éviter de nou­velles polémiques comme celles des micro-billes plas­tiques dans les gommages !

En général, les labels Bio tels que COSMOS garan­tis­sent le car­ac­tère biodégrad­able des ingré­di­ents d’une formule.

Il existe plusieurs méth­odes de test de biodégrad­abil­ité en cos­mé­tique. La plus con­nue étant la norme OCDE 301. Toute­fois ces tests de biodégrad­abil­ité ont un coût: entre 4000 et 10000€ le test!

Mais alors, quelles seraient les solu­tions pour des cos­mé­tiques plus biodégradables ?

 

3 clés pour une écoconception des emballages selon CITEO
3 clés pour une éco­con­cep­tion des embal­lages selon CITEO

 

Les inter­venants nous don­nent quelques pistes. Alléger voire sup­primer les embal­lages, amélior­er leur recy­cla­bil­ité (éviter les bouteilles opaques indé­tecta­bles par les machines de tri, les fla­cons pom­pes à ressort métallique etc…), sen­si­bilis­er le con­som­ma­teur au tri… Et bien sûr, plus de nat­u­ral­ité dans les for­mules et le packaging!

Par ailleurs, les lab­o­ra­toires CARBIOS auraient trou­vé un moyen de dégrad­er et de recy­cler le PET grâce à des enzymes! Un plas­tique biodégrad­able est for­cé­ment une bonne nou­velle mais je me pose tout de même cer­taines questions…

Recy­cler du plas­tique pour de nou­veau refab­ri­quer du plas­tique est-il une bonne solution ?? 🤔

 

🐇 Un rappel sur les dérives des labels éthiques

La dernière con­férence était cen­trée sur les labels éthiques. N’hésitez pas à lire l’ar­ti­cle que j’ai réal­isé sur les labels cos­mé­tiques ici !

En effet il existe une mul­ti­tude de labels éthiques tels que le BIO, Veg­an, Fair Trade, Cru­el­ty Free etc… C’est plutôt encour­ageant et ras­sur­ant, mais le con­som­ma­teur peut rapi­de­ment se per­dre dans cette pléthore de labels et cer­taines dérives voient le jour.

C’est le cas du label Cru­el­ty Free qui est pointé du doigt. En Europe, il faut savoir que les tests de cos­mé­tiques sur ani­maux sont inter­dits depuis plusieurs années, pour­tant plusieurs mar­ques arborent ce label. J’en ai d’ailleurs déjà par­lé dans mon arti­cle sur les tests sur ani­maux en cos­mé­tique où j’é­tais assez méfi­ante sur le “Cru­el­ty Free Wash­ing”.

Il est désor­mais inter­dit de revendi­quer ce label en Europe, sauf s’il est accom­pa­g­né d’un autre label (ex: Cru­el­ty Free ET Vegan).

 

⌚ Et demain, comment se comporteront les consommateurs vigilants ?

Selon les chiffres de Trend Sourc­ing, en 2024 les soins de la peau d’o­rig­ine naturelle con­stitueront plus de 30% de part de marché dans le secteur cosmétique.

La Green Beau­ty est en marche. Et avec elle une vision d’une beauté naturelle “Hap­py”,“Col­orée” et“Décalée” voit le jour ! Il faut cass­er les codes d’une cos­mé­tique bio vieil­lotte pour en faire le “Hype” de demain !

La Green Beauty est en marche !
La Green Beau­ty est en marche !

Sans sur­prise, le zéro déchet et le Veg­an seront par­mi les critères suiv­is de près par les nou­veaux con­som­ma­teurs vigilants.

Mal­gré cette volon­té de suiv­re le mou­ve­ment Green, la dif­fi­culté pour les mar­ques con­ven­tion­nelles reste de sub­stituer cer­tains ingré­di­ents au touch­er et à l’effi­cac­ité incom­pa­ra­ble comme les silicones.

Cepen­dant, je me pose la ques­tion… L’effi­cac­ité à tout prix sera-t-elle encore une excuse val­able pour garder des sub­stances syn­thé­tiques qui finiront par être dans le col­li­ma­teur des nou­veaux con­som­ma­teurs vigilants ?

 

🌿 Conclusion

En con­clu­sion, cette journée m’a fait réalis­er que les indus­tries (pour la plu­part) sont bien au fait de la ten­dance Green. Elles cherchent des solu­tions et s’en­ga­gent quand elles le peuvent.

La nat­u­ral­ité, la trans­parence et la biodégrad­abil­ité sont au cœur de leurs préoc­cu­pa­tions. Cepen­dant, l’effi­cac­ité reste un critère (une excuse?) impor­tant pour ne pas bas­culer dans le 100% naturel.

Les don­nées esti­ment qu’un net cli­vage se fera entre les con­som­ma­teurs. Ceux qui veu­lent à tout prix l’ef­fi­cac­ité et ceux pour qui la pri­or­ité est le naturel/l’éthique.

Mon avis n’est pas aus­si tranché. En effet, les nou­velles généra­tions qui arrivent sont bien plus sen­si­bles que les précé­dentes à l’écolo­gie.

Et trop tarder à pass­er au naturel pour­rait être fatal pour cer­taines marques.

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

J’e­spère que ce “résumé” de cette journée riche en infor­ma­tions vous a plu. N’hésitez pas à me suiv­re sur les réseaux soci­aux: Mon FB, mon Ins­ta, mon Pin­ter­est et mon Twit­ter 😉

 


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